Nous avons échangé avec Jérôme Courgey animateur du groupe « GIEE couverts végétaux en Champagne » et pionnier sur l’application Landfiles.

 

Peux-tu te présenter ?

Je suis vigneron en Champagne et j’ai travaillé pendant pratiquement 25 ans auprès de différentes maisons de Champagne en tant que directeur de vignobles. Je me suis mis très récemment à mon compte comme formateur et consultant en transition agroécologique, principalement dans une spécialité qui concerne les couverts végétaux à transition agroforestière.

Cela intègre évidemment l’agroforesterie et je gravite autour avec du machinisme, des semences, des transitions et des itinéraires techniques. Un peu moins d’herbicides, un peu moins de travail du sol … plus de couverts végétaux.

 

Comment as-tu connu Landfiles ?

Landfiles m’a été amenée de deux manières : la première par Konrad Schreiber à l’issue de quelques formations et puis en restant en contact avec lui par des échanges très techniques. C’est lui qui m’a parlé pour la première fois de Landfiles, et qui a suggéré qu’il serait vraiment intéressant de créer un petit groupe de travail autour de ce nouvel itinéraire technique qui concerne les couverts végétaux à forte production de biomasse.

La deuxième fois par Fabien Balaguer, à la suite de sa demande de parrainer l’association Arbre et Paysage en Champagne. On a eu de longs échanges l’année dernière en mai et il m’a de nouveau parlé de Landfiles.

La troisième fois, je me suis dit, je vais essayer de découvrir ce qu’est Landfiles et Nicolas m’a plus que convaincu. Il m’a fait prendre conscience que c’était un outil extraordinaire et qu’il avait de grosses possibilités pour partager nos goûts, nos connaissances, nos témoignages et nos actions sur le terrain.

 

« La troisième fois, je me suis dit, je vais essayer de découvrir ça et Nicolas m’a plus que convaincu. Il m’a fait prendre conscience que c’était un outil extraordinaire et qu’il avait de grosses possibilités pour partager nos goûts, nos connaissances, témoignages et actions sur le terrain. »  

 

Pourquoi utiliser Landfiles ?

J’ai tout de suite cerné que Landfiles pouvait avoir une dimension très profonde.

La première bien entendu, c’est la communication. Je publie une photo, je la commente : un petit peu comme d’autres supports médiatiques mais celui-ci était beaucoup plus ciblé professionnel. Je me suis dit « c’est fait par Nicolas qui est aussi issu d’un milieu agricole, qui travaille pour l’Association Française d’Agroforesterie, le milieu est vierge de toute connotation mercantile, on est vraiment dans le professionnel ». Ce sont de belles valeurs et on travaille pour les paysans et les agriculteurs.

Le deuxième point : on peut synthétiser, on peut collecter des données, on peut créer des supports techniques et c’est extraordinaire. Il n’y a pas de limites. Ça peut être un vrai support de R&D aussi, dans une étude, une thématique. Ça peut être de la pédagogie également : on pourrait s’en servir comme support chronologique de l’évolution d’un itinéraire technique et synthétiser tout ça dans un groupe. On synthétise, on a les données qui sont archivées, construites, on peut les obtenir d’une manière concise et à partir d’un endroit bien précis.

C’est vraiment pour moi un très bel outil qui permet de suivre l’évolution de mon domaine viticole depuis ses débuts, i.e. depuis l’année dernière. On voit toutes les publications que j’ai postées, on peut avoir un fil historique très bien déroulé qui nous permet justement de suivre, quand on se connecte sur mon profil, mes débuts jusqu’à ce jour en commentant et puis de voir les progrès.

Il y a plein d’autres informations également. On crée une petite famille, un petit groupe… quand on est dans ce groupe GIEE couverts végétaux Champagne qui a été créé l’année dernière, au début on était peut-être une vingtaine. Je crois qu’aujourd’hui à pratiquer, publier, commenter on doit être pas loin d’une cinquantaine mais ceux qui nous suivent sans avoir vraiment d’implication on doit être pas loin de 300 ou 350 si je ne me trompe pas. Donc c’est quelque chose qui grandit, qui grossit et qui montre l’adhésion par son sérieux probablement, par la véracité des commentaires. Également quand on se trompe, on le marque aussi. On réussit, on ne réussit pas… il y a beaucoup de forces dans cet outil-là qui est, je vais dire, encore au début de sa construction. On est en train de le co-construire. Il y a déjà de très belles données qui nous donnent envie de fédérer – d’adhérer à Landfiles.

 

« On peut synthétiser, on peut collecter des données, on peut créer des supports techniques et c’est extraordinaire. Il n’y a pas de limites. Ça peut être un vrai support de R&D aussi, dans une étude, une thématique. Ça peut être de la pédagogie également : on pourrait s’en servir comme support chronologique de l’évolution d’un itinéraire technique et synthétiser tout ça dans un groupe »

 

Comment t’y prenais-tu pour animer des groupes précédemment ?

J’étais directeur des vignobles du Champagne Lanson et je m’occupais principalement d’un domaine viticole expérimental de 16 ha qui était en biodynamie, couverts végétaux, agroforesterie. Ce domaine viticole a progressé d’une manière significative en l’espace de 10 ans et a donné un champagne de grande qualité. On a vu une marge de progrès très importante dans la qualité du raisin et de la vinification. En voyant ça, le chef de cave Hervé Dantan à l’époque a été intrigué, interpellé et s’est demandé si les visites terrain pouvaient être un peu plus fréquentes pour partager l’aventure de ce domaine viticole en transition agroécologique par différents concepts et les protocoles et itinéraires techniques. Je me suis pris à ce jeu d’être le porte-parole de la technique, de la communication et du partage.

Et d’une visite par mois dans les années 2012-2013, on est passé à des fréquentations pouvant aller jusqu’à trois ou quatre visites par semaine pendant des périodes bien précises. C’était bien souvent dans mon cœur de métier entre mai, juin, juillet et pendant et après les vendanges. C’était juste pour vous montrer l’intérêt que suscitent ces pratiques agro-écologiques. On raconte une belle histoire, c’est crédible, ça marche, c’est palpable… On voit, on goûte, on sent et les clients, quels qu’ils soient, les grands cafés, hôtels, restaurants, les importateurs étaient vraiment émerveillés par l’histoire qui était bien menée par ce domaine viticole.

J’ai peaufiné, amélioré et co-construit cette version de moi actuelle… et c’est la raison pour laquelle je me suis mis à mon compte : pour former et animer en tant que consultant en agroécologie autour de ces pratiques. Il y avait un vrai besoin, une vraie dimension et je me suis enfin lancé. L’animateur en moi est né de ces pratiques agro-écologiques !

 

« Ce domaine viticole a progressé d’une manière significative en l’espace de 10 ans et a donné du Champagne de grande qualité. On a vu une marge de progrès très importante dans la qualité du raisin et de la vinification. »

 

Tu as vu une évolution dans ta façon d’animer ?

Je ne sais pas si je peux l’assimiler à ça…ce qui est sûr c’est que par l’expérience vécue, comprendre pourquoi les personnes ne veulent pas agir quand on a des itinéraires qui fonctionnent… eh bien je me suis mis en quête de moyens à mettre en œuvre par les viticulteurs ou les vignerons. Pour qu’ils puissent vraiment être confiants et rassurés pour oser démarrer dans des approches agro- écologiques notamment avec les couverts végétaux.

En l’occurrence pour le groupe que l’on anime sur Landfiles, c’est quelque chose que je peaufine et que j’améliore au quotidien par mes rencontres. J’analyse après des animations ce qui a pu marcher / pas marcher et comment est-ce qu’on peut les améliorer. C’est quelque chose de très important, je prends juste un exemple : on fait une animation sur Landfiles en webinaire où l’on aborde la thématique de la taille à travers l’itinéraire des couverts végétaux. On explique le déroulé de la pratique et de sa mise en œuvre et à la fin quasiment tout le monde, sauf avis particulier, est assez satisfait. Pour certains d’entre, je les appelle après le webinaire pour savoir s’ils ont compris beaucoup de choses, s’il y a eu des déblocages, etc… mais ce n’est pas toujours suffisant.

Ce que je retiens c’est qu’ils ont compris. Mais la compréhension ne permet pas d’être acteur tout de suite dans cette transition. Landfiles peut être un gros booster complémentaire sur un appui terrain, sur  un accompagnement individuel ou collectif. Peut-être que sans Landfiles l’accompagnement serait beaucoup plus compliqué, c’est ce que je vois. Il y a eu des déblocages parce que l’animation de groupe, avec des interventions spontanées de divers viticulteurs, permet sur une même thématique, un même objectif d’aborder la question de façon différente avec des exemples différents, des commentaires différents et des vécus différents.

C’est cette richesse de commentaires, de photos, de discussion qui permet de débloquer certains freins que l’on rencontre chez de nombreux viticulteurs. Dans cette nouvelle transition, on peut le dire, c’est vraiment quelque chose de tout à fait nouveau et inconnu. On n’est pas tous des pionniers, on a besoin d’être rassuré et Landfiles est un très bon moyen de rassurer, de montrer que l’on n’est pas seul. Derrière il faudra des petites touches complémentaires pour accentuer et enfoncer le clou sur le terrain.

 

« Ce que je retiens c’est qu’ils ont compris mais la compréhension ne permet pas d’être acteur tout de suite dans cette transition. Landfiles peut être un gros boost complémentaire sur un appui terrain, d’accompagnement individuel ou collectif. Peut-être que sans Landfiles l’accompagnement serait beaucoup plus compliqué, c’est ce que je vois ». 

 

Comment t’es-tu approprié l’outil ?

Pour m’approprier Landfiles j’avais besoin de connaître Nicolas le fabricant, le constructeur, le créateur de ce site. On a eu de nombreux échanges ensemble pour comprendre sa philosophie, comment il a construit Landfiles et qu’est-ce qu’il voyait derrière tout cela. Je m’en suis imprégné et j’avais aussi ma vision. On a envie de le faire évoluer.

De son côté par rapport à ses idées, à ses envies, ses besoins. C’est une alchimie entre nous deux et puis plein d’autres personnes également qui m’a permis de mieux comprendre l’outil Landfiles et ça, ça augmente les possibilités et l’envergure qu’on pourrait lui donner c’est presque “no limit”.

Tous ceux qui ont envie de faire progresser Landfiles nous permettent de nous enrichir et de donner des nouvelles fonctionnalités à mettre en place dans Landfiles. On est quasiment “no limit” simplement, avec les besoins et les envies de chacun, il va falloir aller à des objectifs très concrets dès le départ pour ensuite les faire évoluer. En tout cas on y va par étapes.

Une fois que cette première phase d’intégration de Landfiles a été donnée, j’ai pu ensuite mieux communiquer, mieux partager auprès des vignerons pour les informer que cet outil pouvait vraiment les aider dans l’accompagnement de cette transition. Ça a été une grande force.  Bien appréhender Landfiles au départ permet ensuite de mieux le proposer et on a des arguments quasiment inépuisables pour les solliciter à rejoindre les différents groupes sur Landfiles. Ce qui est aussi important, si on doit le vulgariser d’une manière un peu plus large, c’est que chaque personne connaisse bien les contours de Landfiles. Il faut avoir des ambassadeurs ou même le créateur ou les co-développeurs qui viennent participer à mettre en avant l’outil Landfiles, à le promouvoir, à le rendre encore plus curieux pour fédérer un grand nombre d’utilisateurs.

Landfiles, je le comprends très bien sous tous ses angles et je vois ses limites mais surtout ses évolutions. Je comprends pourquoi Nicolas l’a créé, je rencontre d’autres personnes qui l’utilisent et ensuite ou en parallèle je le porte auprès donc de tous ceux qui croisent mon chemin.

 

« Bien appréhender Landfiles au départ permet ensuite de mieux le proposer et on a des arguments quasiment inépuisables pour les solliciter à rejoindre ce groupe ou les différents groupes sur Landfiles »

 

Une fonctionnalité favorite ?

Alors j’aime quasiment tout mais bon … en tout cas ce que j’apprécie c’est quand on crée sa ferme, son domaine viticole, on a des bases qui ont déjà été implémentées qui nous renseignent sur le lieu-dit de la parcelle avec ses coordonnées GPS, la surface de la parcelle, quels cépages on a planté, le système d’installation de palissage, quelles pratiques, quel engrais on utilise… le matériel… et c’est très dynamique parce que ça permet d’enregistrer une bonne fois pour toutes les informations de base de notre domaine ( quels outils quel matériel quel cépage nous nous avons, nous utilisons et en fonction de ça) puis on déroule notre itinéraire.

Les personnes qui viennent nous rencontrer n’ont pas besoin de m’appeler pour savoir dans quel endroit je me situe, quel est le type de sol de mon parcellaire, quel est le matériel utilisé… tout y est déjà renseigné. Je n’ai plus qu’à simplement dérouler l’itinéraire que j’ai mis en place. Donc imagine ! C’est vraiment formidable. C’est un gain de temps et une vraie mine d’or ! Et ça permet de répondre à de nombreuses questions. Je prends un exemple : « ah oui ton itinéraire que tu as mis en place il fonctionne dans ton secteur géographique mais moi j’ai un sol différent, j’ai une exposition différente » eh bien pour la plupart je dirais non. Quand on remplit toutes les cases à renseigner, l’internaute a accès à ses informations et il peut ainsi se projeter en partie ou en totalité dans l’environnement dans lequel j’évolue.

Ces bases de données sont inépuisables. On peut, en fonction de la demande ou des demandes, recréer de nouveaux indicateurs voire de nouvelles données. Et c’est là où je dis que c’est vraiment très pro. On arrive vraiment à quelque chose de très fonctionnel et de très précis au fur et à mesure que l’on progresse.

 

« Ce que j’apprécie c’est quand on crée sa ferme, son domaine viticole, on a des bases qui ont déjà été implémentées qui nous renseignent sur le lieu-dit de la parcelle, la surface de la parcelle, quels cépages on utilise, le système d’installation de palissage, quelles pratiques, quel engrais on utilise… le matériel… et c’est très dynamique parce que ça permet d’enregistrer une bonne fois pour toutes les informations de base de notre domaine. » 

 

Est-ce que les viticulteurs ont su s’approprier l’outil ?

Je ne vais pas dire qu’ils se le sont bien approprié. Ils ont compris que c’était un outil fort intéressant, qu’il pouvait être vraiment très utile pour eux personnellement mais également pour tout le monde et qu’il est également essentiel dans la création et la consolidation d’un lien, d’un réseau et d’un groupe. Pour que ce soit très bien approprié, il faudrait faire des interventions ou des actions ponctuelles beaucoup plus régulières. Il y a différentes façons de les faire, les webinaires en font partie : une demi-heure une fois par mois sur des thématiques bien ciblées c’est un point essentiel mais pas seulement.

Bien entendu des publications régulières postées par tout un chacun avec des commentaires sont essentielles pour le faire vivre et le rendre dynamique. Également, rencontrer de différentes manières les vignerons qui sont dans ce groupe. Alors les rencontrer c’est un bien grand mot aujourd’hui, surtout dans l’environnement dans lequel nous sommes avec la crise sanitaire, mais on pourrait imaginer des petits appels téléphoniques de temps en temps pour voir ceux qui communiquent un petit peu moins ou qui sont en marge. Il faut essayer de les raccrocher au groupe pour savoir pourquoi aujourd’hui ils n’ont pas encore publié et qu’est ce qui ferait qu’ils publieraient.

On peut aussi avoir des actions mailing groupé « nous sommes aujourd’hui à telle date est ce que vous avez terminé votre taille ? Ou est-ce que vous avez fini le broyage ? ». On fait des petits rappels mailing groupés mais ce qui est très important ce sont les réunions terrain où on regroupe tout le monde. On parle d’un dossier très particulier, un atelier semis de couverts végétaux avec le matériel et on demande à chacun s’ils sont à jour avec Landfiles. Ils ont besoin d’un coup de main, d’un appui en plus de la démonstration. Ça permet de remettre Landfiles toujours au cœur du sujet.

Ce qui est important c’est de les accompagner, comme quelqu’un au début qui apprend à marcher. On lui tient la main pendant quelques temps pour qu’il devienne par la suite un peu plus autonome et bien c’est la même chose. Il y a des vignerons qui vont devenir tout de suite indépendants, qui vont comprendre l’intérêt et de le faire progresser puis d’autres un petit peu plus « tièdes » et d’autres très froids. Dans tous les cas on est un groupe et on ne laisse personne de côté, on les emmène tous ensemble pour qu’on puisse co-construire un vrai programme de groupe de partage qui fédère tout un chacun, qui les fait avancer, progresser vraiment de manière dynamique et tous ensemble.

Voilà c’est un petit peu tout ça. On pourra même s’appuyer sur certains vignerons qui ont déjà bien avancé, qui sont à l’aise avec Landfiles pour prendre, coacher ou parrainer des vignerons qui seraient un petit peu plus en retrait. Tout est faisable, tout est possible.  Systématiquement on y va avec des doses subtiles et nuancée au bon moment sans être insistant pour faire progresser tout le monde.

 

« Dans tous les cas on est un groupe et on ne laisse personne de côté, on les emmène tous ensemble pour qu’on puisse co-construire un vrai programme de groupe de partage qui fédère tout un chacun, qui les fait avancer, progresser vraiment de manière dynamique et tous ensemble. »

 

Quelle est ta vision de l’animation de groupe pour les années à venir ? Quel rôle joue le numérique ?

C’est une belle question et le numérique a vraiment toute sa place. Il en aura encore très longtemps. Le support médiatique est extraordinaire. C’est un support avec un fort impact. Il y a le rendez-vous incontournable des Français : les JT du 13 heures et du 20 heures par exemple – indépendamment du contenu, je ne juge pas le contenu. Landfiles sur une version numérique avec ses webinaires, avec ses supports de communication aura tout son sens dans la communication et la création de groupes et de réseaux. L’image, le son, la vidéo – triptyque gagnant à utiliser avec beaucoup de professionnalisme.

Cependant l’animateur doit vraiment avoir le sens du partage et être dans une situation la plus neutre possible : ne pas dire si c’est bien ou mal, être constructif, se donner les moyens de dire que chacun a le droit d’avancer à son rythme … L’animateur est là pour être le plus bienveillant possible et créer vraiment une ambiance dynamique dans la plus grande neutralité pour fédérer et créer une grande cohésion. C’est un rôle très important en plus des supports de communication. L’animateur ou les animateurs de demain doivent être non seulement très techniques mais très humbles. On sait peut-être beaucoup de choses mais plus on avance et moins on sait : c’est ça d’être constamment dans une forme d’humilité, de bienveillance et enfin d’être un homme sensé et de bon sens.

 

« L’animateur est là pour être le plus bienveillant possible et créer vraiment cette dynamique dans la plus grande neutralité pour fédérer et créer une grande cohésion. C’est un rôle très important en plus des supports de communication. L’animateur ou les animateurs de demain doivent être non seulement très techniques mais très humbles. »

 

Quel rôle auront les outils numériques dans l’évolution des pratiques agricoles ?

Les outils numériques auront évidemment un rôle à jouer oui ! Je ne pourrais pas être très précis sur la façon dont je pourrais voir les choses. En tout cas je me laisse surprendre et émerveiller par la technologie. Ce que je sais, c’est qu’aujourd’hui je travaille beaucoup avec le numérique. On a des supports qui peuvent enregistrés et partagés à grande échelle ou de façon ciblée. On peut avoir une chaîne YouTube, un réseau LinkedIn, un site internet…

A travers ce groupe – une forme de stockage numérique – avec des liens qui permettent de retrouver tout un historique de communication, de partages d’aventures techniques, de moments forts et ça c’est indispensable. Je rencontre beaucoup d’étudiants dans mes formations, je leur parle de Landfiles, je leur parle également des capacités à pouvoir être partagées quand on archive certaines données.

Pour moi le support numérique a vraiment un rôle essentiel notamment sur cette transition agro-écologique pour pouvoir démontrer avec des supports, des indicateurs, des mesures, d’être dynamique… d’avoir un vrai support. C’est un grand plus parce qu’il est une force de conviction et de passage à l’acte en plus évidemment de nos explications et de nos démonstrations terrain. Il faudra se doter de toutes les possibilités qui nous sont données à ce jour pour améliorer la transition rapide dans cette agroécologie une vraie rupture et le support de communication, les réseaux numériques en font absolument partie.

 

« Il faudra se doter de toutes les possibilités qui nous sont données à ce jour pour améliorer la transition rapide dans cette agroécologie  et le support de communication et les réseaux numériques en font absolument partie. »

 

Landfiles en 3 mots ?

La première chose que j’ai c’est : Famille. C’est le partage, je vois beaucoup de sourires, de gens, de bonne humeur en plus de la technique. C’est vraiment la première chose qui me vient à l’esprit et ça j’adore. Je le fais principalement dans ce sens pour fédérer, créer et nous nourrir autour d’un sujet commun qui est évidemment aujourd’hui les couverts végétaux mais on pourrait imaginer demain « qu’est-ce que le bonheur national brut » ! On peut créer un petit réseau là-dessus et nous affranchir de la science de tout ça … c’est ce qui m’anime ! Enfin bon ça c’est moi, je vous le dis à cœur ouvert en toute innocence et amitié.

L’autre mot c’est la Couleur. Je suis petit, moyen, grand… toutes les couleurs de l’arc-en-ciel sont réunies et ensemble, nous créons une grande famille lumineuse qui éclaire. Alors la famille…les couleurs…

Et bien entendu ce qu’on produit : des produits agricoles donc le Goût, la gastronomie parce que derrière il y a une grande table fraternelle réunissant tous les produits agroforestiers mis sur la table et là on déguste, on parle, on raconte, on chante et on rit. Je vais m’arrêter sur cette image poétique pour clore le chapitre de cette belle interview.

 

« C’est cette richesse de commentaires, de photos, de discussion qui permet de débloquer certains freins que l’on rencontre chez de nombreux viticulteurs. Dans cette nouvelle transition, on peut le dire, c’est vraiment quelque chose de tout à fait nouveau et inconnu. On n’est pas tous des pionniers, on a besoin d’être rassuré et Landfiles est un très bon moyen de rassurer, de montrer que l’on n’est pas seul. »